Des théories de la parentalité positive aux expériences menées dans les écoles communautaires et entrepreneuriales, l’éducation bienveillante couvre un champ de plus en plus large, dépassant la simple méthode éducative. Il s’agit non seulement de créer un lien apaisé avec son enfant pour lui permettre de développer son plein potentiel, mais de faire grandir en lui le désir de changer concrètement le destin du monde qui l’entoure. Des interrogations au cœur de notre actualité marquée par le confinement et l’école à la maison, mais aussi par l’urgence environnementale.
Comment partager le meilleur de nous-mêmes avec ceux que nous aimons ? En transmettant avec douceur et générosité un patrimoine, un héritage culturel, un savoir, un art. Un processus, comme nous l’explique le livre Transmettre rédigé par un collectif d’auteurs de tous horizons, qui implique une ouverture aux autres et un désir de communiquer l’émotion. Mais aussi l’envie commune de faire voyager et évoluer une idée, du transmetteur au récepteur.
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ToggleTransmettre : une partition pour de multiples instruments
Transmettre des connaissances, un savoir, une méthode, un goût ou une passion… Pour certains, l’acte se déroule avec facilité. Pour d’autres, l’idée de transmission relève du défi, tant elle fait parfois ressurgir expériences et émotions douloureuses.
Et pourtant, la transmission fait partie des instincts partagés, non seulement par tous les hommes en particulier, mais également par une partie du règne animal. La survie de toute l’humanité, et sa réussite en tant qu’espèce, a largement dépendu de sa capacité à transmettre ses connaissances. Ses astuces, ses modes d’emploi, ses visions du monde et ses valeurs.
Aujourd’hui encore, chaque parent se voit confronté à la nécessité de transmettre, avec plus ou moins de bonheur. Car il y a ce que nous transmettons volontairement et avec enthousiasme, et ce que nous transmettons malgré nous. Un lourd bagage porté par notre inconscient dans lequel se dissimulent automatismes… et traumatismes.
Mais alors, y aurait-il une méthode unique pour transmettre efficacement, c’est-à-dire avec bienveillance ? Rien n’est moins vrai. Les voies de transmission sont aussi nombreuses que les objets à transmettre. Elles font appel à notre conviction, notre rationalité, notre bon sens, ou notre mémoire. Et aussi à notre imagination et notre créativité.
Éducation bienveillante et transmission
Il en va de même pour l’éducation positive, la parentalité bienveillante, l’autorité non-violente… Autant de termes utilisés pour définir une certaine vision de la transmission du parent à l’enfant.
L’éducation bienveillante, défendue par un nombre toujours croissant de pédagogues, pédopsychiatres, professeurs et psychologues pour enfants, a également fait l’objet de critiques presqu’aussi incessantes. On l’accuse d’imposer un dogme éducatif. On attaque ses règles plus ou moins absconses ou applicables dans la réalité du contexte familial.
Dans leur livre Transmettre, paru en octobre 2017 aux éditions de L’Iconoclaste, des auteurs issus de tous les horizons tentent de nous réconcilier avec la transmission bienveillante. On y expérimente l’ouverture à l’autre. On apprend aussi à dépasser la volonté d’autorité sur l’enfant « pour son bien ». Deux sens conjoints du terme « bienveillance ».
Ici, la volonté se partage bien entre éducateur et élève. Aucun savoir n’est transmissible sans le désir conscient de l’enfant de l’acquérir. Cette volonté de se changer lui-même et de changer le monde, un pas après l’autre.
Transmettre, éduquer et entreprendre
L’idée d’éducation bienveillante et de transmission touche aussi à une volonté de développer l’autonomie de l’enfant. On pense alors généralement aux théories défendues par Maria Montessori, ou plus récemment, par Céline Alvarez. Cette dernière, co-auteure du livre Transmettre, mène le combat d’une école où chaque enfant peut exploiter 100 % de son potentiel. Tout en développant simultanément sa confiance en lui, son sens critique, et sa curiosité.
On peut aussi se référer à l’initiative de Roberto Gauvin, éducateur canadien francophone. L’équipe pédagogique qui l’accompagne, les enfants de l’école, les membres de la petite communauté installée dans ce village du New-Brunswick… Tous ont participé à l’implantation d’une pédagogie nouvelle au cœur de l’école locale. En étroite collaboration avec le tissu économique et technologique de la région.
Fondée par Rino Lévesque, l’école communautaire entrepreneuriale (ECE) répond aux besoins d’une collectivité. Elle agit avec la collaboration des environnements immédiat et plus éloigné des élèves. Elle développe l’entrepreneuriat conscient, qui mêle apprentissage autonome, esprit d’entreprise et sens du bien collectif. Les professeurs sont invités à transmettre un ensemble de valeurs clés liées au développement de soi et de la communauté.
Dans ces ECE, la transmission s’appuie sur le concept d’autodétermination : « Je ne peux pas obliger les gens à faire des choses, explique Roberto Gauvin sur le site de Terra Incognita. Mais j’essaie de faire en sorte que les gens aient envie de les faire. Cela prend un peu plus de temps, mais ils vont toujours au-delà des attentes. » Ainsi les désirs d’entreprendre et d’apprendre se fondent en un modèle de pédagogie bienveillante. Ce dernier a essaimé dans 3 continents, 6 pays, et concerne désormais plus de 50 000 élèves et éducateurs.
Vous voulez en savoir plus sur les ECE ? Vous pouvez écouter et réécouter notre podcast sur l’école entrepreneuriale avec Corinne Delaunay et Rino Lévesque.
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